CATALOGUE D’EXPOSITION : LES CRUSTACES

Dans ce catalogue d’exposition « le carnet des crustacés », vous retrouverez toutes les informations intéressantes sur ce grand groupe d’animaux. Vous y trouverez des renseignements sur les espèces de crustacés présentes à l’Aquarium de Paris. Grâce à lui, vous allez pouvoir observer de nombreuses espèces sur le parcours de visite !

Présentation générale

Les crustacés sont des animaux aux pattes articulées, à la carapace rigide, munis d’antennes et de mandibules et souvent avec des pinces. Certains de ces animaux sont très connus : le crabe ou la langouste ; d’autres sont moins connus du grand public : la cigale de mer, le copépode.

Il existe des crustacés de toutes les tailles. Le crabe des cocotiers et l’isopode géant sont parmi les plus grands représentants. Ils peuvent dépasser 30 cm de long. Dans les plus petits, on retrouve des espèces planctoniques comme le copépode : un minuscule crustacé de moins de 1 mm qui se laisse porter dans les courants et fini parfois dévoré par une méduse.

Il existe aussi des crustacés d’eau douce comme l’écrevisse. Un grand nombre de crustacés d’eau douce sont menacés du fait des activités humaines. La grande majorité vit cependant en eau salée. Ils sont beaucoup moins en danger que leurs cousins d’eau douce, à quelques exceptions près. Ils commencent cependant à souffrir de la destruction de leurs milieux de vie et du nombre croissant de déchets plastiques dans l’Océan.

Les crustacés sont des arthropodes : comme les insectes, les scorpions et les araignées. Ce qui signifie qu’ils ont des pattes articulées. Parmi les arthropodes, les crustacés ont une longévité assez étonnante. Les homards peuvent vivre plus d’une cinquantaine d’années, par exemple.

Les crustacés occupent un rôle important dans la chaîne alimentaire. Ils sont le plus souvent omnivores opportunistes, et décomposent la matière organique. Ils permettent de dégager des nutriments essentiels à la croissance des végétaux marins. Les espèces prédatrices permettent aussi de réguler la propagation de certains animaux qui deviendraient trop nombreux s’ils n’étaient pas mangés par les crustacés.

C’est pour sensibiliser les publics à leur protection et les encourager à les respecter que nous présentons à l’Aquarium de Paris diverses espèces de crustacés. Nous leur consacrons une exposition pour mieux les faire connaître. Ce catalogue vous permettra d’en savoir plus sur ces animaux tout au long de votre visite.

Le long de votre parcours à l’Aquarium de Paris, vous allez pouvoir observer au plus près de nombreuses espèces de crustacés, riches en formes et en couleurs, dans les eaux du monde entier.

ZONE 1 : LA SEINE

L’ECREVISSE A PATTES ROUGES

Astacus astacus

Attention : cette espèce est très dure à repérer.

Cette écrevisse vit dans les eaux douces et froides d’Europe de l’Ouest. Dans la journée, elle se cache sous des roches, bouts de bois, dans les racines ou parfois aussi dans la vase. Il est même difficile de l’observer dans nos bassins ! Les jeunes écrevisses consomment divers petits organismes tandis que les adultes mangent des végétaux aquatiques et sont à l’occasion des prédateurs d’invertébrés peu mobiles. Elle ne se reproduit qu’une fois par an et incube une centaine d’œufs pendant 9 mois.

De nombreuses menaces pèsent sur les écrevisses. Elles ont été très consommées par les humains autrefois. Aujourd’hui elles souffrent de la modification des milieux aquatiques et rivulaires : détournement des rivières, barrages, extraction des sols, pollutions agricoles et industrielles… De plus, des écrevisses du continent américain ont été introduites dans son habitat et elle ne supporte pas cette concurrence Les écrevisses européennes sont classés vulnérables sur la liste rouge des animaux en danger.

ZONE 2 : L’ATLANTIQUE

LE HOMARD EUROPEEN

Homarus gammarus

On le reconnait à ses pinces volumineuses qui servent à broyer puis sectionner les proies et les porter à la bouche. Une des deux pinces est souvent plus volumineuse que l’autre. Ce crustacé impressionnant est un mets de luxe prisé dans le monde entier. Les homards sont des animaux pouvant vivre 50 ans voire plus. Ils nichent dans une anfractuosité rocheuse et attendent qu’une proie se présente à eux. La femelle pond une dizaine de milliers d’œufs qu’elle transporte sur elle pendant 11 mois.

L’ARAIGNEE DE MER ATLANTIQUE

Maja brachydactyla

Ce crustacé aux longues pattes est très présent dans les eaux côtières européennes. Il se cache le jour et se déplace la nuit à la recherche de ses proies : coquillages, oursins, petits crabes, étoiles de mer… Il peut également manger des algues. L’araignée de mer se camoufle en fixant volontairement des algues sur sa carapace. Mâles et femelles forment un tas de nombreux individus pour se reproduire. La femelle pond jusqu’à 500 000 œufs selon sa taille.

Dans certaines régions du monde, des araignées de mer introduites sont devenues invasives dans des zones où elles n’ont pas de prédateurs et se reproduisent facilement. Elles y deviennent très voire trop nombreuses. En Norvège par exemple, on peut observer de véritables tapis d’araignées de mer. Elles ravagent les fonds marins mais profitent aux pêcheurs : leur chair est délicieuse et se vend à prix d’or !

L’ARAIGNEE DE MER COMMUNE

Maja spinado

Assez proche des autres araignées de mer, cette espèce comporte une particularité biologique rare chez les crustacés : une mue terminale. Cela signifie qu’elle ne grandit plus à l’âge final. Cela entraîne une longévité plus courte et une impossibilité de régénérer ses pattes en cas d’incident. Son régime alimentaire est varié : cadavres, algues, petits crustacés et mollusques, oursins ou encore étoile de mer.

LE BERNARD L’HERMITE ATLANTIQUE

Pagurus bernhardus

Voilà le piège de ce catalogue ! Il existe un crustacé dont la cuticule dure ne couvre qu’une partie du corps. Pour protéger son abdomen mou, le Bernard l’Hermite utilise des coquilles vides de mollusques. Il en change régulièrement au cours de sa croissance. Certaines autres espèces de pagures peuvent même emprunter d’autres artefacts à sa disposition : pierre trouée, carapace de crabe abandonnée, fragment de tige de bambou ou encore… cannette de soda. Malgré son abri-coquillage, il s’agît bien d’un crustacé ! Ces animaux se nourrissent de débris d’animaux et de végétaux. Pour la reproduction, les Bernard l’Hermite sortent à moitié de leur coquille pour muer et copuler.

LA DROMIE

Dromia personata

Attention : cette espèce est très dure à repérer

On retrouve la dromie dans toute la Méditerranée, en Atlantique oriental, de la mer du Nord au Sahara occidental, Açores, Canaries et île de l’Ascension. Cette espèce fréquente les fonds rochaux, les crevasses et les failles.

Cette espèce peut vivre en association avec des éponges de mer sur sa carapace. Cette dernière est également recouverte de petits végétaux aquatiques : un avantage pour se camoufler et surprendre les proies. Ce crabe chasse la nuit mais doit se méfier de deux gros prédateurs : le poulpe et le mérou !

LE TOURTEAU

Cancer pagurus

C’est le crabe le plus connu. Il est consommé partout dans le monde car il est abondant et sa chaire est délicieuse. On le retrouve principalement en Mer du Nord, dans la Manche et dans l’océan Atlantique. Il vit sur les fonds rocheux et apprécie se cacher dans les failles. Très actif la nuit, il se nourrit de cadavre d’animaux et de certaines espèces peu mobiles.

Les rebords de sa carapace évoquent ceux d’une tourte, ce qui lui a valu ce drôle de nom. Malgré son air calme, il faut se méfier de cet animal : ses pinces sont assez puissantes pour sectionner un doigt et infliger de graves blessures.

LA CREVETTE BOUQUET

Palaemon sp.

Les crevettes bouquet se déclinent en différentes espèces qui sont parfois difficiles à identifier. Ces crevettes mesurent entre 5 et 11 cm et vivent principalement parmi les algues et les rochers. Elles sont très présentes en Europe (Mer du Nord, Manche, océan Atlantique, Méditerranée). Sa tête se prolonge d’un rostre recourbé d’une longueur parfois impressionnante. Ce crustacé se nourrit principalement d’algues, d’autres petits crustacés, de vers et de mollusques.

Ces crevettes se reproduisent vite et efficacement. Lors d’une ponte, une femelle peut expulser jusqu’à 5000 œufs ! Certaines espèces de crevettes bouquet sont consommées par les humains. On les surnomme crevette rose en référence à la couleur qu’elles ont une fois cuites

Crevette Mangeuse d’aiptasias

Lysmata wurdemanni

Elle vit principalement dans les récifs coralliens et parfois les épaves de l’Atlantique. Très discrète grâce à son corps translucide aux reflets rougeâtres, elle est tout de même très sociable et vit au milieu des coraux et éponges de mer entre 8 et 25m de profondeur. En se nourrissant d’anémones, elles tiennent un rôle capital pour éviter leur prolifération dans les récifs (et dans les aquariums) ! Par ailleurs, ne faisant pas partie des crevettes nettoyeuses, elles sont susceptibles de se faire manger par de nombreux poissons ! Parmi ces prédateurs, on retrouve les poissons anges ou encore les poissons chirurgiens.

ZONE 3 : LA MEDITERRANEE

LA PETITE CIGALE DE MER

Scyllarus arctus

Son nom vient de la forme de ses antennes qui rappellent les ailes d’une cigale. La comparaison va plus loin car en les frottant hors de l’eau, elle produit un son pouvant rappeler vaguement celui de l’insecte. C’est un animal assez discret. Sa chair serait délicieuse mais cette espèce de petite taille est très peu commercialisée. La cigale de mer se nourrit de petits mollusques et de vers marins. La femelle porte ses œufs sous son ventre. La phase larvaire est très longue et périlleuse. Très peu d’individus atteignent la maturité.

LA LANGOUSTE EUROPEENNE

Palinurus elephas

C’est un des crustacés les plus célèbres. Sa renommée vient de sa chair : délicieuse et coûteuse. Les larves des langoustes sont difficiles à élever et l’espèce n’est pas utilisée en aquaculture. Elle peut se capturer au casier ou au filet maillant. Les populations ont été surexploitées presque partout et les quantités pêchées sont réduites. C’est pourquoi elle se vend si chère. Elle se nourrit d’organismes peu mobiles comme les oursins et les étoiles de mer, mais aussi de mollusques dont elle peut broyer la coquille. Il n’est pas rare d’observer les langoustes vivre en groupe. Sa queue se termine en éventail : ce qui en fait un des nombreux crustacés capables de nager à reculons en donnant un violent coup de queue.

De plus en plus rare, la langouste fait l’objet de diverses réglementations de pêche pour la protéger. Il est essentiel de pratiquer une pêche durable et responsable pour maintenir les populations de cet animal.

LE GRAND BERNARD L’HERMITE

Dardanus sp

Présent à toutes les profondeurs et dans une grande partie du monde, est fréquemment en relation de mutualisme avec l’anémone Calliactis parasitica. Vous aurez peut-être même l’occasion de le voir associé à une éponge de mer ! Certains Bernard l’Hermite sont également associés à une anémone (Calliactis parasitica) qu’ils transportent sur leur carapace.Les deux animaux y gagnent un avantage de protection et d’alimentation.C’est un des grands nettoyeurs de l’Océan car il se nourrit de divers animaux morts tombés sur le fond.

LA GALATHEE BICOLORE

Galathea strigosa

Attention : cette espèce est très dure à repérer.

Ce crustacé peut aborder de magnifiques couleurs rouges et bleues suivant l’état de sa carapace. On retrouve la galathée bicolore dans l’Atlantique Est et dans la Méditerranée. Elle affectionne les fonds rocheux dans les 40 premiers mètres de profondeur. Elle sort la nuit pour se nourrir d’animaux morts et de végétaux en décomposition. Elle a un rôle important de nettoyeuse des fonds rocheux. Elle gratte et balaye le fond à l’aide de ses pattes pour récupérer les particules en décomposition et les manger. Les nombreuses soies qui recouvrent son corps lui permettent de mieux filtrer l’eau et assimiler correctement ses nutriments. Ses différentes pattes lui permettent de se déplacer dans toutes les directions : marche arrière comprise.

LE PARTHENOPE A LONGUES PATTES

Non déterminé – angulifrons

Attention : cette espèce est très dure à repérer.

Les Parthenopidae sont une famille de crabes comprenant environ 140 espèces. Leur carapace est ornées de picants et de petits reliefs. Ce sont des espèces très difficiles à repérer pour les proies et les prédateurs. On retrouve cette espèce en Méditerranée et dans l’Océan Atlantique.

Leurs pinces semblent disproportionnées par rapport au reste de leur corps. Pourtant, elles sont idéales pour
capturer des proies tout en restant caché et éloigné.

LA CREVETTE DRIMO

Gnathophyllum elegans

Cette crevette est absolument remarquable par ses caractéristiques mais très difficile à observer à cause de sa petite taille. On la retrouve dans les eaux européennes et dans tout le bassin méditerranéen. Sa carapace est lisse et en forme d’obus. Elle ressemble à s’y méprendre à une anémone urticante…. Un avantage pour dissuader des prédateurs !

En plus d’une paire de pince, cette crevette possède une paire de péréiopodes : des pattes épaisses assurant une excellente locomotion ! Elle se nourrit de petits vers et mollusques. La teinte de ces crevettes devient plus translucide la nuit, pour des raisons encore inconnues. C’est un des animaux les plus sensibles au flash que nous avons : c’est pourquoi ils sont formellement interdits dans l’Aquarium !

LA SQUILLE

Squilla mantis

Attention : cette espèce est très dure à repérer.

On la retrouve en Méditerranée et sur les côtes de l’Afrique du nord-ouest. C’est un des animaux avec la meilleure vision du monde : ses yeux sont extrêmement complexes. 7 000 t sont pêchées chaque année en mer Méditerranée. Ce rythme d’exploitation pourrait devenir inquiétant pour les stocks de l’espèce dans les années à venir.

Sa technique de chasse est impressionnante : elle referme ses pinces tellement rapidement qu’elle propulse un jet d’eau chaude pour assommer ses proies !

ZONE 6 : LA MANGROVE

LE BERNARD L’HERMITE ELEGANT

Calcinus elegans

Le bernard-l’ermite élégant est une espèce qui se rencontre dans l’Indo-Pacifique tropical (de l’Ouest de l’Afrique à Hawaï) et en Polynésie française. Il vit sur les roches et les débris coralliens. Il se nourrit principalement d’animaux et végétaux morts tombés sur le sol. Les individus observés à Hawaï ont la particularité d’avoir des pattes de couleur orange au lieu d’être de couleur bleue comme dans tout le reste de l’Indo-Pacifique.

LE BERNARD L’HERMITE A CHAUSSETTES

Ciliopagurus striatus

Il vit principalement en Mer Rouge et dans la zone Indo-Pacifique. Ses membres sont rayés de jaune ce qui donne l’impression qu’il porte des chaussettes. C’est un des rares crustacés à être majoritairement herbivore. Il se nourrit aussi parfois d’animaux morts. Il utilise toujours la carapace vide d’un mollusque cône pour se protéger de ses prédateurs (poissons balistes et poissons ballons).

LA LIMULE

Limulus polyphemus

Attention : ceci n’est pas un crustacé !

Malgré sa carapace et ses pattes articulées, la limule n’est pas un crustacé. Elle fait partie de la famille des chélicérate, comme l’araignée. Les limules n’ont presque pas évolué morphologiquement au cours des 150 derniers millions d’années. Le sang des limules est bleu et a des propriété d’acheminement de l’oxygène exceptionnelles ! Les limules sont donc très utilisées en médecine ce qui les rend menacées ces dernières années.

On les surnomme « crabe fer à cheval » mais ce n’est pas leur seul lien avec les crustacés. Elles se nourrissent de la même façon que les crustacés : des proies peu mobiles, des végétaux et de la matière en décomposition. Elles jouent donc un rôle écologique identique.

ZONE 8 : LA BIODIVERSITE

LES CREVETTES NETTOYEUSES

Lysmata amboinensis et Lysmata seticaudata

Ces magnifiques crustacés rouges à liseré blanc sont d’une importance capitale dans les écosystèmes coralliens. Ces crevettes peuvent se nourrir des peaux mortes des poissons mais aussi rentrer dans leur bouche pour manger entre leurs dents des restes de nourriture. Mais c’est aussi un bénéfice pour la santé des animaux qui se font nettoyer. Les crevettes nettoyeuses naissent mâles puis deviennent femelles (on parle d’espèces protandre).

LE CRABE POMPOM-GIRL

Lybia tesselata

Attention : cette espèce est très dure à repérer.

Aussi appelée crabe boxeur, cette espèce vit en association avec de petites anémones qu’elle attrape avec ses pinces. En agitant les anémones urticantes dans l’eau : le crabe pompom-girl peut attraper de petites proies, les paralyser et les manger.

L’anémone augmente les chances du crabe de se nourrir, et le crabe offre une plus grande mobilité à l’anémone : c’est une symbiose assez originale. Il arrive de voir certains individus se battre entre eux pour se voler des anémones. Certains pratiquent même le bouturage en divisant une anémone en deux lorsqu’une pince n’est plus équipée.

LE CRABE PORCELAINE

Neopetrolisthes maculatus et Neopetrolisthes ohshimai

Ces deux espèces ne sont pas différenciables à l’œil nu.

Les crabes porcelaines vivent au milieu des anémones et des poisson-clown. Ils filtrent l’eau pour se nourrir des petites particules en suspension. Pendant la période de reproduction, mâles et femelles vivent en couple en partageant la même anémone.

Les crabes porcelaines doivent rester en mouvement régulièrement pour ne pas se faire manger par les anémones dans lesquels ils habitent.

LE CRABE FLECHE

Stenorynchus seticornis

Attention : cette espèce est très dure à repérer.

Ce petit animal correspond bien à l’Aquarium de Paris puisqu’il est souvent surnommé « Crabe Tour Eiffel » en raison de sa forme allongée et de ses pattes voûtées. Les couleurs de son corps et de ses pinces sont variables. C’est une espèce très fragile qui utilise parfois son rostre allongé pour se défendre des prédateurs. Le crabe flèche se nourrit de détritus animaux et végétaux qu’il récupère principalement la nuit.

LE CRABE A POIS ROUGES

Trapezia rufopunctata

Attention : cette espèce est très dure à repérer.

Ce petit crabe discret vit parmi les coraux et les anémones des Maldives, de la Polynésie et de la région IndoPacifique. Il se nourrit de petits débris qui s’incrustent sur les coraux. Il a donc un véritable rôle de nettoyeur pour les récifs coralliens. Il est à cet effet très utile en aquarium pour maintenir les colonies coralliennes propres.

LA CREVETTE BOURDON

Gnathophyllum americanum

Attention : cette espèce est très dure à repérer.

Elle se trouve dans les eaux subtropicales et polaires, de l’Indo-Pacifique, de l’ouest Atlantique jusqu’en Arctique. Elle se cache souvent derrière les oursins, étoiles de mer et concombres de mer. Elle se nourrit principalement d’animaux morts. Son corps rond rend la crevette bourdon assez lente. Heureusement, elle est petite et se camoufle très bien dans son milieu.

LA CREVETTE DONALD DUCK

Leander plumosus

Attention : cette espèce est très dure à repérer.

Cette crevette de l’Indo-Pacifique présente une morphologie unique. Son rostre large rappelle le bec d’un canard, d’où son nom original. La queue de cette crevette est voûtée et ses pattes sont transparentes, ce qui lui donne une allure étrange. Elle peut rester immobile sur un rocher ce qui la rend très difficile à repérer. Cette crevette se nourrit de petits vers, de minuscules crustacés et de divers débris.

LA CREVETTE SEXY

Thor amboinensis

Attention : cette espèce est très dure à repérer.

Le surnom de cette crevette vient de la petite danse qu’elle effectue jusqu’à la surface au moment de l’accouplement. Elle présente des motifs et excroissances sur son corps qui rappellent des bijoux (dont les couleurs peuvent êtres éclatantes suivant l’éclairage). Elle vit principalement dans les anémones et les ascidies. Elles se nourrissent de minuscules crustacés qu’elles chassent la nuit. Le reste du temps, elles sont craintives et se cachent dans les tentacules des anémones au moindre danger.

La crevette queue de paon

Ancylocaris brevicarpalis

On retrouve la crevette queue de paon dans l’océan indopacifique Ouest et central : sur l’île de la Réunion, Mayotte ou encore en Afrique de l’Est ainsi qu’en mer rouge. C’est l’une des crevettes les plus répandues dans l’océan indien.

Elle vit en se cachant dans les anémones, dont elle mange parfois le mucus ainsi que les tentacules quand elle est affamée. La plupart du temps, elle est carnivore et détritivore.

Ce petit crustacé peut atteindre une taille maximale de 4 cm, transparent, avec un céphalothotax jaune à tache blanche. On le reconnaît également grâce à une grosse tache blanche sur la tête ainsi que des taches oranges cerclées de noir sur sa queue. Pour se protéger, elle se couvre d’un mucus épais.

La reproduction de la crevette paon se fait au moment de la mue de la femelle. Par la suite elle porte les œufs au niveau de ses pattes jusqu’à ce que les larves la quittent pour vivre une vie planctonique jusqu’à l’éclosion.

Crevette tigre épineuse

Phyllognathia ceratophtholama

crevette tigre epineuse

On la trouve dans les récifs coralliens jusqu’à 20 m de profondeur où elle se cache sous les pierres, coraux et algues en journée. Elles vivent et chassent souvent en couple et se nourrissent d’étoiles de mer durant la nuit.

C’est une espèce assez rare et relativement peu connue !

La crevette Saron Marbré

Saron marmoratus

Le saron marbré fait partie de la famille des crevettes nettoyeuses. En la cherchant bien, on la retrouve dans les récifs coralliens de l’océan Indopacifique : elle mesure rarement plus de 5cm.

C’est une espèce assez inactive, elle se camoufle en s’incrustant dans le substrat et peut également changer de couleur ! Par exemple, la nuit, elle tend vers le rouge, ce qui facilite son camouflage. Durant la nuit elle arpente le substrat afin de trouver des détritus organiques pour se nourrir. Parfois, elle mange même de plus grosses proies, comme des petits poissons ou du corail. Lorsqu’elle est en danger elle peut nager très rapidement pour se cacher !

C’est une crevette que l’on retrouve régulièrement en aquarium car il est facile d’en prendre soin.

La Crevette pistolet

Alpheus sp.

La crevette pistolet porte bien son nom. Cowboy de l’océan, on l’appelle ainsi car elle peut générer une onde de choc grâce à l’une de ses pinces, beaucoup plus grande que l’autre. En effet, celle-ci peut faire la moitié de sa taille ! Un claquement de cette incroyable pince peut atteindre 220 décibels. En la fermant à une vitesse vertigineuse de 20 mètres par seconde, elle projette une onde de choc capable d’assommer ou de tuer un poisson. C’est très utile pour chasser ou se défendre car ces crevettes sont omnivores (majoritairement carnivores). Mais cela sert également à la communication entre individus notamment pendant la reproduction. Cet outil est si développé qu’on suspecte les crevettes pistolets d’être capables de gêner les sonars des bateaux. C’est d’ailleurs pour cela que les militaires furent les premiers à s’intéresser à ces crustacés.

Animal sociable, comme la fourmi, elles vivent parfois en véritables colonies dirigées par une reine crevette suivie de ses subalternes. On la trouve également en association avec un autre poisson : le Gobie. La crevette pistolet creuse le terrier pour les deux animaux, tandis que le Gobie monte la garde à l’aide de ses yeux perçants.

La Langouste peinte

Panulirus versicolor

Cette magnifique langouste tire son nom de ses couleurs fantasques semblables à des peintures. Elle est noire, recouverte de taches colorées et d’une ligne latérale blanche. Lorsqu’elles sont jeunes, leurs couleurs sont chatoyantes et d’un bleu très vif. C’est un gros crustacé car il peut mesurer entre 40 et 70 cm de long et peser 3 kg ! On la trouve en mer Rouge et dans l’océan Indopacifique. Elle se nourrit d’animaux morts mais également de mollusques, de vers et même de petits poissons.

Majoritairement solitaire et nocturne elle reste cachée dans des trous où des crevasses. A Mayotte, sa pêche est contrôlée entre avril et octobre.

La Crevette commersale élégante

Ancyclomenes venustus

Cette petite crevette de l’Océan Indo-Pacifique mesurant 2,5cm en moyenne possède un corps et des pinces transparents parsemés de taches bleues et blanches. Elles ont l’habitude de vivre en association avec une anémone afin de se protéger d’éventuels prédateurs. En agitant leurs antennes, elles signalent leur présence aux poissons afin qu’ils puissent bénéficier de leurs services de nettoyage et de déparasitages. Elles font donc partie de la famille des crevettes nettoyeuses !

La Crevette Marbrée à pattes violettes

Saron rectirostis

Comme son nom l’indique ce petit crustacé est caractérisé par ses pattes d’un violet intense. Son corps est blanc parsemé de petit pois et ne fait pas plus de 3 cm. On le retrouve dans l’Océan Indo-Pacifique et particulièrement en Indonésie.

Son corps à l’apparence de coquille peut entraîner des confusions avec les Bernard-l’hermite (ce sont des animaux pourtant éloignés phylogénétiquement). Cette espèce est difficile à observer quand elle est immobile. Ses pattes violettes peuvent trahir sa présence lors de déplacements furtifs.

Le Homard Daumi Rouge

Enoplometopus daumi

Le homard rouge vit dans l’Océan Pacifique centre-ouest, dans les cavernes des récifs coralliens d’Indonésie et des Philippines. Il se nourrit de petits vers et poissons ainsi que de détritus organiques qu’il trouve sur le sol. Il est aisément reconnaissable grâce à ses couleurs chatoyantes. En grande majorité rouge, certaines parties de son corps sont violettes et parfois recouvertes de pois rouges. Lors de la reproduction, il est fréquent de voir ces homards effectuer une parade nuptiale pour séduire leur partenaire à l’aide de moyens tactiles et olfactifs.

Cette espèce peut vivre plus de 10 ans ce qui est assez rare chez les crustacés !

Sortie de Zone 8 : Les Caraïbes

Le Bernard l’Hermite géant

Petrochirus diogenes

C’est un des plus gros des Bernard l’Hermite (jusqu’à 30 cm de long). On le retrouve dans tout l’Atlantique tropical Ouest dans les 30 premiers mètres de profondeur. Il apprécie les fonds sableux et les herbiers. Il se nourrit de petits animaux lents et à corps mou mais aussi d’algues et parfois de cadavres. Pour abriter son corps massif, il utilise la coquille du Strombe Géant (un gros mollusque appartenant au groupe des lambis). Malgré sa grande taille, il est très peureux et passe beaucoup de temps dans sa coquille.

Selon le site Doris.ffessm, « Lorsqu’il trouve une nouvelle coquille, le bernard-l’ermite l’examine de l’extérieur et de l’intérieur en la retournant et en l’explorant avec ses pinces et ses pattes pour en mesurer la taille. »

ZONE 14 : JAPON

L’ARAIGNEE DE MER COMMUNE

Maja spinado

Attention : celles de ce bassin sont gigantesques !

Assez proche des autres araignées de mer, cette espèce comporte une particularité biologique rare chez les crustacés : une mue terminale. Cela signifie qu’elle ne grandit plus à l’âge final. Cela entraîne une longévité plus courte et une impossibilité de régénérer ses pattes en cas d’incident. Son régime alimentaire est varié : cadavres, algues, petits crustacés et mollusques, oursins ou encore étoile de mer.

Zone 18 : Les coraux fluorescents

La Crevette-Arlequin

Hymenocera picta

Petite crevette pouvant atteindre 5cm à taille adulte, on la trouve dans l’Océan Indo-Pacifique et en mer Rouge. Elle est facilement reconnaissable à sa carapace blanchâtre constellée de pois rouges ou bleus. On la compare fréquemment à une orchidée grâce à ses couleurs. La plupart du temps elle se terre dans son abri et sort parfois pour chasser des étoiles de mer. Comme d’autres espèces de crevettes, elles attaquent souvent leurs proies en couple. Lors de l’accouplement, le mâle exécute une parade nuptiale devant la femelle. Pour cette espèce, il est facile de distinguer mâle et femelle, celle-ci étant plus imposante !

BOUTIQUE

LES CREVETTES CARIDINA ROUGES ET BLEUES

Caridina sp.

En passant par la caisse de la boutique de l’Aquarium de Paris, vous pourrez observer de minuscules crevettes rouges et bleues du genre Caridina. Elles vivent dans les eaux douces d’Asie et sont très communes en aquarium. Elles sont appréciées pour leur belles couleurs mais aussi pour leur alimentation détritivore : ce sont de véritables nettoyeuses pour les bassins.

Les Caridina sont consommées dans certains pays malgré leur petite taille. Les espèces que vous observez ont été sélectionnées pendant plusieurs générations pour obtenir ces couleurs.

LA CREVETTE CARIDINA JAPONAISE

Caridina multidentata japonica

Dans la nature, les motifs des Cardina sont proches de la crevette japonaise : une espèce sélectionnée et domestiquée de ce même groupe.

Elles possèdent les mêmes caractéristiques que ses cousines rouges et bleues mais les dépasse en taille. Elle est également réputée pour être plus résistante.

COULISSES

LE CRABE VERT

Carcinus maenas

Vous le trouverez peut-être sur le parcours, dans un bassin en cours d’aménagement. Ils servent à nourrir différents animaux de la collection et il est parfois présenté lors d’ateliers pédagogiques pour apprendre aux enfants à manipuler les crabes avec soin. Comme beaucoup de crustacés, le crabe vert peut survivre quelque temps en dehors de l’eau car ses branchies baignent dans un sac rempli d’eau. Il produit de nombreuses bulles autour de la bouche, ce qui lui vaut le surnom de crabe enragé. Le mâle attend que la femelle fasse sa mue pour pouvoir se s’accoupler avec elle. La femelle pondra ensuite des centaines de milliers d’œufs dont très peu atteindront l’âge adulte. Sa vitesse de reproduction est très rapide, ce qui en fait une espèce abondante. Pour partie carnivore, le crabe vert se nourrit d’algues et de petits animaux : il joue un rôle important dans l’écologie côtière.

LES COPEPODES ET ARTHEMIES

Nombreuses espèces

Ces crustacés sont « planctoniques ». C’est-à-dire qu’il ne se déplacent pas par eux même mais en subissant les courants marins. Ils sont le plus souvent microscopiques et n’excèdent pas quelques millimètres. Adultes comme sous forme de larves, ces animaux sont très utilisés pour nourrir les méduses, les anémones et les hippocampes !

Les copépodes et arthémies font partie des premiers maillons des chaînes alimentaires marines. Ils mangent des petites particules (dont le plancton végétal) et sont consommés par de petits prédateurs (larves de poissons, méduses…). Sans eux, de nombreuses espèces animales n’existeraient plus dans l’Océan.

DANGERS ET MENACES

Comme vous avez pu le voir au cours de votre visite, les crustacés sont essentiels dans les écosystèmes océaniques. Ils servent de régulateurs de populations, de nettoyeurs, d’agents sanitaires mais aussi de ressource alimentaire pour de nombreuses espèces (dont les humains). Cependant certaines espèces de crustacés sont menacées par les activités humaines. En effet, les crustacés d’eau douce souffrent de la modification et de la pollution de leur milieu. Plus d’1/4 des crustacés d’eau douce montrent une situation inquiétante aux yeux de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) qui établit les listes rouge des organismes en danger d’extinction.

Les crustacés marins sont moins menacés même si certaines espèces commencent à voir leur milieu disparaître. C’est le cas de tous ceux qui vivent dans les coraux. On trouve de plus en plus de micro-plastiques dans le corps des crustacés marins. Les déchets plastiques chutent au fond de l’eau et sont ingérés par les crabes.

Il existe aussi des espèces introduites qui se développent trop rapidement et facilement dans leur nouveau milieu et qui deviennent envahissantes. C’est le cas des écrevisses d’Amérique qui menacent actuellement les populations d’écrevisses européennes. Une araignée de mer introduite est envahissante dans les eaux nordiques de Norvège.

Il est donc indispensable de mieux connaître les crustacés pour les protéger et les exploiter de manière durable et responsable. C’est pourquoi nous espérons qu’à travers ce catalogue, vous vous êtes familiarisés avec cette passionnante famille d’animaux.

Pour aller plus loin